Sujet: Il ne la connait pas [PV Spencer] Mer 30 Mai - 6:38
La prison d’alcatraz. Un lieu de terreur… un lieu envahi par les cris et les sanglots…dont les planchers sont crasseux de sang vieux de plusieurs jours … ou alors neuf du matin. Un endroit où le silence n’est que légende, où les fous ne font que détourner le regard. Un endroit où les créatures magiques sont plus des lambeaux de chair que des corps humains… un endroit où le bonheur est un espoir oublié. Chaque visage semble torturé par les coups de scalpels des gardiens ou mieux, des médecins. Un endroit où sont envoyer les pires créatures…ceux qui n’écoutent pas.
Quand Alexander lui a parlé de créer un tel endroit, Ezra n’y a d’abord pas cru. Il a ri tout bonnement avant t’attraper sa plage de surf et de partir à la plage. Mais Alexander lui en a parlé de nouveau… et bien que surpris, Ezra a accepté le poste qu’il lui proposait. Un poste de directeur. Il pourrait alors voir librement les créatures démoniaques subirent les mêmes tortures que son peuple, même pire.
Quand il se sent triste, Ezra circule entre les barreaux, observant attentivement chaque visage. Malgré le fait qu’il n’aime pas la souffrance sur leur visage, il ne peut que s’en réjouir. C’est une douce vengeance face à ce que ce peuple a pu faire au sien. Ils méritent tout cela. Être libres, ils feraient bien pire. Être libre, ils détruiraient de nouveau une civilisation. Parfois, Ezra n’arrive plus à supporter leur cri de douleur et leur pleure déchirant. Alors, il se met des écouteurs et travaille toute la journée dans son bureau, parfois, il sort pour profiter du soleil. Ezra adore la caresse du soleil contre sa peau…elle lui rappelle son enfance et les journées passé avec sa mère…Parfois…souvent, il retourne en Angleterre sur un coup de tête pour voir Alexander. Ils sont meilleurs amis. Alexander le laisse toujours dormir dans le même lit que lui, sachant parfaitement qu’Ezra n’est pas tout à fait à l’aise dans le noir depuis…cette journée là. Alexander le connait par cœur… mieux que lui-même. Il lui cache des choses aussi, mais Ezra s’en fiche. Il est là pour lui, c’est tout ce qui compte.
La veille, il se trouvait à Londres avec Alex. Son ami lui a annoncé l’échec de Spencer Castelli. Il a ri un peu, sans vraiment être amusé. Alexander aime bien qu’on rit du malheur des gens, même des siens. Il lui a également annoncé son affectation à sa prison. Elle va servir la nourriture des prisonniers et assister à toutes les séances de torture. Ezra est resté un instant sous le choc, quand Alex lui a dit ça. Il le sait cruel, mais il sait aussi que la fille a un œil sur son ami. Qu’il en joue. Il ne comprend pas pourquoi il fait ça, surtout qu’il risque de perdre l’appui de la brune.
« Oh, elle sera forte et dure après, tu verras. »
Ezra s’est contenté d’hocher de la tête. Avec Alex, il se contente toujours de peu. Alex aime ça, d’ailleurs. Ezra le gentil toutou. Alors voilà, Spencer arrive. Elle sera là d’ici une heure, toute au plus. Alexander lui a fait une surprise, il ne lui a pas dit pour le poste d’Ezra, et surtout, il ne lui a rien dit pour son transfert. Elle a surement été réveillée en pleine nuit par des membres de la Corporation, attachée et jetée dans un avion. Un mec a du lui dire pour son transfert pour ensuite la torturer un peu. C’est tout à fait le genre d’Alex, ça. Ezra a d’ailleurs une cicatrice de ça, quand il a osé lui faire le coup. Juste parce qu’il avait douté un instant de sa franchise. Depuis, Ezra fait semblant de croire tout ce qu’il lui dit. Il aime croire qu’il ne lui ment pas. Après tout, c’est Alex. Alex son sauveur. Sans lui, il serait mort.
Il se trouve dans ses appartements. Le regard fixé sur la vitre, il observe les vagues frappées les murs de la prison. Le soleil est en train de se lever. Il a toujours adoré les levés de soleil. C’est doux. C’est léger. Il se sent à chaque fois envelopper par une douce chaleur… une chaleur qui lui rappelle sa mère. Chaque fois, il en a les larmes aux yeux. Alex s’est souvent moqué de lui à cause de cela, d’ailleurs.
Soudain, on frappe à la porte. Ezra renifle un moment, puis prend place à son bureau. Spencer doit être arrivée. Le directeur leur dit de rentrer, et accompagnée d’un homme en smoking noir, Spencer apparait. Elle a la lèvre en sang, le regard perçant. Elle est enragée comme un lion en cage. Elle doit penser qu’il est à l’origine de tout ça. Ezra soupire.
L’homme parle.
« Monsieur Lincoln a demandé à ce qu’elle vous soit livrée. Elle est à vous pour la journée, vous pouvez lui faire ce que vous lui voulez. » « Ce sont ses mots? » « Ses mots exacts, Monsieur Marthe » « Parfait, vous pouvez disposer. »
L’homme hoche de la tête. Il est sur le point de quitter la pièce. Spencer est toujours là, les poignets attachés. Ezra entend le sang qui dégoute sur le sol. Son cœur se serre. Il ne la connait pas vraiment, juste par les mots d’Alex. Mais elle ne semble pas mériter un tel châtiment. L’homme est sur le point de sortir quand Ezra s’exclame.
« Vous oubliez quelque chose, mon gars. »
Il se fige, se tourne lentement. Il tremble.
« Monsieur? » « Vous oubliez de détacher ses liens. Aller ensuite chercher une trousse de premier soin pour ses blessures. Merci bien. »
Il déteste cette façon de parler, elle lui brule la bouche. Il n’a pas le choix pourtant, elle permet d’avoir le respect des autres. Son attitude aussi. Il déteste tout ce qui est formel. L’homme vient tout juste de retirer les menottes de Spencer, puis quitte la pièce. Ezra ne bouge pas de son bureau. Spencer ne bouge pas de sa place, allongée sur le plancher. Elle semble à bout. Elle doit s’être débattue tout au long du trajet… pendant des heures. Leur regard s’affronte, mais Ezra n’a pas la tête à ça. Non, il préfère tourner de nouveau son regard vers le levé du soleil.
Dernière édition par Ezra Marthe le Mar 5 Juin - 22:45, édité 1 fois
Spencer Castelli
Sujet: Re: Il ne la connait pas [PV Spencer] Mar 5 Juin - 16:36
« Tu as échoué, Spencer… Ils sont morts… et les enfants… ils sont à eux. Comment… Après t’avoir accueillie à 15 ans, après t’avoir tout donné, tu as pu laisser arriver une chose pareille ? »
La jeune femme écoutait, sans pouvoir parler. Non pas qu’elle ne le voulait pas, mais du scotch noir lui barrait la bouche. On était venu la chercher ce matin, à 6h04. Deux jours avaient passé depuis l’entrepôt. Elle n’avait pas cherché à fuir. De toute façon, la Lincoln l’aurait retrouvé. Et fuir n’était pas son genre. Fuir pour quoi ? Quelle vie ? Mieux valait mourir.
A genoux devant Alexander, elle le vit l’humilier pendant de longues minutes. Les mots étaient plus forts que les coups. Il était son monde, il était son fantasme, son homme idéal, depuis toujours. A dix sept ans elle avait osé entrer dans ses appartements, elle portait de la lingerie fine sous une fine nuisette en dentelle noire. Elle s’était glissée dans son lit et elle l’avait attendu. Elle voulait lui donner sa virginité. Elle voulait tout un tas de truc niais. Être la première dame Lincoln… L’aimer.
« Tu étais mon meilleur agent… Je voulais tant de grandes choses pour toi… Tu ne devais pas les vouloir. Finalement, tu n’as jamais voulu les venger. Si tu avais eu les tripes nécessaires, tu aurais réussi… »
Lorsqu’il était enfin venu, et qu’il l’avait trouvé, le cœur battant à tout rompre, il l’avait renvoyé, amusé. Il avait rit, il s’était moqué. Spencer aurait pu se vexer, mais c’était à elle qu’elle en voulait. D’avoir pu croire qu’un homme comme lui puisse la vouloir. Depuis, le regarder dans les yeux avait été l’une des choses les plus difficiles du monde. Et il n’avait plus agi de la même manière avec elle depuis… Il n’avait néanmoins encore jamais levé la main sur elle. Mais ça aussi, c’était terminé. Une vive douleur se propagea dans son ventre, elle ne put plus respirer pendant ce qui lui semblait une éternité. Elle avait les mains attachées derrière le dos, et les pieds liés. Mais elle aurait pu être libre qu’elle n’aurait rien fait pour l’empêcher de cogner. Elle souhaitait qu’il en termine avec elle. Elle l’avait déçu… elle ne valait plus rien.
***
Elle se réveilla un autre jour… elle ne savait pas lequel. Pendant un moment, elle ne se rappelait même plus de son prénom. Tout son corps avait mal. Mais quand la porte s’ouvrit sur elle, une porte de cellule tiens, elle était déjà debout prête à tuer le premier qui oserait s’approcher d’elle. A moins que ce ne soit Alexander… « Castelli. On t’emmène voir le directeur. Tiens-toi tranquille et on ne touchera pas à tes fesses.
- Approche voir un peu… ose... »
C’est à peine si elle reconnaissait sa voix. Le directeur ? De quoi ? D’où ? Elle frappa plusieurs fois, deux hommes tombèrent à terre, mais elle ne put résister au troisième qui la frappa au visage, rouvrant une plaie à la lèvre qu’elle avait déjà. Elle l’entendit ricaner, et il lui donna une fessée dégradante. Elle avait de nouveau les mains liés, alors elle le mordit, et tout le reste du trajet elle se vit tiré derrière lui brutalement, ignorant ses cris sous la brûlure du sol sur sa peau. Elle le tuerait, un jour. Puis, ils entrèrent dans un bureau.
Et là elle comprit où elle était. Alcatraz. La mort aurait été préférable, et Alexander devait le savoir. Il avait préféré la punir. Son instinct sadique se révélait à elle en pleine figure. Elle entendit leur échange à moitié dans le brouillard. Elle dévisageait Ezra avec des yeux de haine. Elle s’était toujours sentie en concurrence avec lui, pour les faveurs de Lincoln. Mais elle perdait toujours. Elle aurait voulu être à sa place. Elle ne voyait pas ce qu’il avait de plus qu’elle. Et maintenant, Alexander le laissait faire ce qu’il voulait d’elle… Elle ne laisserait pas le poulpe la toucher.
Mais lorsqu’il demanda à ce qu’on détache ses menottes, et même, qu’on la soigne, elle ne vit pas où il voulait en venir. C’était genre une technique de torture ? On blesse, on soigne et on re-blesse ? C’était genre pour que ça dure plus longtemps ? Il était fou de la laisser libre. S’il se pensait plus fort qu’elle, il avait tort, elle n’avait jamais eu peur de lui. Elle en était juste terriblement jalouse. Consciente d’être toujours par terre, elle tenta de se relever, et comprit vite qu’elle ne pourrait rien tenter aujourd’hui. Mais rien que le fait d’être ignoré lui donnait envie de l’étrangler.
« C’est toi… qui aurait dû… être là bas. Toi. Toi ! »
Elle tituba, le doigt pointé vers lui :
« Qu’est-ce que t’avais de mieux à faire ?! Te rajouter des dreads ?!»
Elle tenta de se rapprocher de lui, de lui faire quelque chose, n’importe quoi, mais elle n’en avait plus la force. Elle dû se raccrocher à une chaise, et fermer les yeux, tremblante. Oh oui, ça aurait dû être lui ce jour là. Et peut-être alors que les rôles auraient pu s’inverser. Peut-être qu’Ezra Marthe aurait pu enfin tomber de son piédestal et elle, y monter.
Ezra Marthe I'm a big bad wolf
Sujet: Re: Il ne la connait pas [PV Spencer] Mar 5 Juin - 23:25
Certains jours, Ezra l’a croisé dans les couloirs. Elle le regarde toujours de travers, parce que le nom d’Ezra se trouve souvent sur des documents de mission, pour faire genre, mais Alexander ne veut jamais qu’il ne s’y rende. Des missions, Ezra en a fait peu. Alex préfère le garder près de lui, envie. Comme s’il avait une quelconque importance pour lui. Quelque part, il a été surpris de la proposition d’Alexander, quand il lui a demandé d’être directeur à Alcatraz. C’était quelques mois plus tôt. En Novembre, le premier jour de neige. Avec le temps, il s’est mis à penser qu’Alexander avait besoin de distant, maintenant. Qu’il pense dépendre de lui, et qu’il déteste cela. Ezra comprend cela, mais il n’y arrive pas aussi facilement que lui. Il ne peut se passer d’Alexander. Parfois, il retourne à Londres à cause de cela. Alex semble furieux et pourtant, il l’accueille à grand bras ouvert. Il déteste leur lien, tout comme il l’aime. Quelque part, il sait qu’il y a quelque chose de malsain là dedans. Qu’un jour, quelque chose arrivera. Pour le moment pourtant, il préfère profiter de ce qu’il a.
Mais pour le moment, il n’aime pas le cadeau qu’Alexander lui offre. Il le déteste, en fait. Plus que tout. Ezra n’a rien contre Spencer. Il a souvent eu pitié d’elle d’ailleurs. Alex se joue d’elle parfaitement. Il maintient parfaitement l’illusion qu’elle a. En fait, il ne lui porte pas attention. Il ne voit rien en elle à l’exception d’un élément fort et facilement manipulable. Alex n’éprouve rien pour Spencer, et Ezra le déteste pour ça… car il lui donne sans cesse des faux espoirs, que se soit avec l’aide d’un sourire ou d’un touché. Au moins, il ne couche pas avec elle. Il a un minime de respect malgré tout cela.
Spencer parle enfin. Il aurait préférer qu’elle soit muette à jamais. Son cœur doit être rempli d’amertume. Noir d’horreur, même.
« C’est toi… qui aurait dû… être là bas. Toi. Toi ! »
Elle tituba, le doigt pointé vers lui :
« Qu’est-ce que t’avais de mieux à faire ?! Te rajouter des dreads ?!»
Sous ses yeux, le soleil est complètement levé maintenant. Les couleurs orangés ont disparu, et la fraicheur de la journée se fait sentir au travers de la fenêtre. Il ne peut s’empêcher d’aller sur le balcon. La dernière réplique de Spencer le fait légèrement rire. Alex dit souvent quelque chose du genre. Comme si la seule chose qu’il sait faire, comme si tout ce qu’il est se résumer à ses dreads.
« Tu parles de la mission de l’entrepôt? Alexander m’avait affecté dessus, oui. Il m’affecte sur un tas de mission alors que je suis à l’autre bout du monde, cet idiot. »
Il lui lance un léger regard. Elle est toujours là, debout, tremblante comme une feuille. Elle semble si fragile, elle qui est pourtant si forte habituellement. Alex est un monstre. Non. Les monstres, se sont ces gens enfermés en bas. Il passe une main dans ses cheveux, puis retourne à l’intérieur. L’homme en uniforme noir vient de revenir, et il dépose la trousse de premier soin sur la table. Il est sur le point de l’ouvrir, mais Ezra lui fait signe partir. Il va la soigner lui-même. Peu importe qu’elle le pousse, qu’elle le griffe ou le gifle. Il veut se faire pardonner, quelque part. Se faire pardonner d’avoir tant entendu à propos d’elle, mais de ne jamais avoir rien fait.
L’agent les observe un instant, mais le regard d’Ezra le fait fuir bien rapidement. Le directeur soupira un instant, puis, il s’avance vers la trousse. Spencer n’a toujours pas bougé, et il se prend un coup alors qu’il lui agrippe le poignet pour la forcer à prendre place sur une chaise. Sa chaise, en faite.
Elle est sur le point de se lever et Ezra lui lance un regard. Elle se fige.
« Ne bouge pas. J’veux pas te faire de mal, Spencer. J’te connais même pas, c’est aussi simple que ça. Tout ce que je sais de toi, c’est ce qu’Alex a bien voulu me dire. J’ai rien contre toi. Des missions, j’en ai foiré aussi au début. Alex aussi m’a fait ça. »
Pour prouvé le tout, il lève son chandail. Près de son cœur, une fine cicatrice. Elle est encore rouge.
Spencer Castelli
Sujet: Re: Il ne la connait pas [PV Spencer] Dim 24 Juin - 20:04
XX
Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. A son avis, existait-il une autre mission qu’elle avait foiré ? Ce n’était même pas sa faute. S’il avait seulement écouté… S’il avait seulement prit la peine de regarder les enregistrements des robots policiers. Alexander… Oh il avait sûrement tout vu, tout entendu. Tout ce qu’il avait retenu semblait-il, était son échec, et le fait qu’elle soit la seule en vie. Elle se serait baffé en s’entendant lui dire qu’elle était désolée. Désolée d’avoir survécut, oui. Maintenant elle se disait qu’elle était bête… Mais face à Lincoln c’était une toute autre histoire. Elle l’aimait… Elle le désirait toujours… Il avait ce pouvoir sur elle. Lui seul l’avait…
Ezra rentra à nouveau à l’intérieur, et ses muscles se raidirent d’instinct. Elle se méfiait de lui. De ce qu’il disait et même pensait. Ce fut pire lorsque l’autre revint. Elle maudit sa faiblesse en cet instant… Elle détestait qu’on la voie sans défenses. Spencer n’était pas comme ça, elle n’avait pas l’habitude de se voir rabaissé, emprisonné. Les rôles étaient inversés d’habitude. Elle regarda la trousse, et se dit que dedans, il y avait sûrement de quoi blesser quelqu’un. Tuer aussi. Elle était en train d’imaginer crever les yeux à l’agent lorsqu’elle le vit tourner les talons et partir. Dommage.
Ezra ferait l’affaire aussi.
Elle le frappa, moins fort qu’elle pensait, et il résista, presque nonchalant. Lui et ses airs de poulpe cool. Qu’est-ce qu’il croyait, qu’elle allait se laisser faire sagement, pour elle ne savait lequel de ses délires ? Alexander lui avait peut-être donné son autorisation, mais il n’aurait jamais la sienne. Mais il était comme un… serpent. Un cobra. Il fit cesser ses mouvements d’un regard. Elle soutint ses yeux réprobateurs avec toute la hargne qu’elle possédait. Ses pupilles devaient ressembler à deux fentes verticales, comme celles des chats prêts à griffer et mordre.
« Ne bouge pas. J’veux pas te faire de mal, Spencer. J’te connais même pas, c’est aussi simple que ça. Tout ce que je sais de toi, c’est ce qu’Alex a bien voulu me dire. J’ai rien contre toi. Des missions, j’en ai foiré aussi au début. Alex aussi m’a fait ça. »
Elle n’eut pas le temps de penser qu’elle vit la cicatrice. Fine, rouge, elle était récente. Elle détourna les yeux d’un coup, presque rougissante. Elle ne voulait pas voir ça. Elle ne voulait pas voir le sadisme d’Alexander Lincoln. Bordel même lui ?? Spencer le croyait au dessus de tout… Il était le favori, il était le directeur d’Alcatraz. Il avait tout, alors qu’elle devait se battre pour la plus petite faveur, pour graver les échelons… Ezra devait juste se contenter d’exister. Elle sursauta en sentant la piqûre du désinfectant sur ses brûlures. Mais il était hors de question de lui montrer quoique ce soit d’autre, alors, elle serra les dents, et attendit… Mais lorsqu’il souleva son haut, et qu’il vit les bleus, elle sentit le poids de son regard sur elle.
Il savait. Il savait que ce n’était pas un agent qui avait fait ça. Alors, elle se sentit obligé de dire :
« On dirait bien que nous avons enfin quelque chose en commun, toi et moi… »
Bien que ça ne changeait strictement rien, elle reconsidéra quelque peu son avis sur Marthe. Peut-être… Peut-être devait-il batailler lui aussi, pour conserver sa place, mais que sa nonchalance, sa démarche baba cool et féline, et puis ses dreads, laissaient penser le contraire. Ils se regardèrent encore quelques temps, à la recherche de quelque chose dont chacun avait le secret. Elle avait toujours voulu voir en lui un égal, parce qu’elle le valait dans bien des domaines.
Mais les choix de Lincoln sont parfois…troubles. Au dessus de toute logique. Spencer en avait la preuve en cet instant. Il préférait l’envoyer à Ezra plutôt que de la tuer ? Soit. Le tout était maintenant de savoir quel serait son nouveau rôle au sein de la Lincoln. Il y avait ici les cas lourd et récalcitrants. Les pires de la race magique. Étrangement, savoir que Marthe dirigeait l’endroit lui avait toujours semblé étrange, même s’ils partageaient tous les deux une haine féroce contre la magie. Là encore, elle était trompée par ses attitudes… Avec elle, la couleur était affichée dès le premier regard. Peut-être lui faudrait-il apprendre un peu plus de subtilité…
Alors qu’il rangeait le matériel médical dans la boîte, elle l’interrogea sur sa situation.
« Pourquoi m’a-t-il amené là ? Veut-il que tu me traites comme ses prisonniers hosts ? Veut-il que j’agonise dans une cellule de la pire prison de la Lincoln ? »
Ezra Marthe I'm a big bad wolf
Sujet: Re: Il ne la connait pas [PV Spencer] Mar 3 Juil - 18:57
Il l’observe, là, dans les yeux, alors que son regard fixe la cicatrice qu’Alexander lui a faite. Pourquoi? Oh oui. Il se souvient, maintenant. Spencer. Voilà la raison de cette cicatrice. Elle lui vient de la veille. Vraiment? Il a l’impression que le temps a passé plus vite, ou alors plus lentement. Pourtant, elle lui vient vraiment de la veille. Parce que comme un lâche, ou alors comme un brave, il a osé lui dire que c’était mal, lui faire toutes ces choses. Il a osé se lever devant lui, lui dire ce qu’il pensait de tout ça. Il a osé, pour la première fois depuis des années, mettre en doute les paroles d’Alexander, et le défier. Une pareille bêtise venant de lui l’a fait souffert, et il le sait juste en sentant la caresse du vent et des tissus de son chandail contre la plaie. Voilà, pourquoi tu t’en souviendras à jamais, Ezra. Voilà pourquoi il ne faut jamais douter d’Alexander, ton cher ami de toujours. Voilà pourquoi tu es soumis, pire qu’un esclave à ses pieds.
Soudain, il secoue la tête vivement. Il ne veut penser cela de son ami. Il ne veut croire qu’il est le mal, qu’il lui a fait une chose aussi immonde. Y croire, c’est en souffrir, et Ezra n’en a pas la force. Il préfère sourire, et vivre dans un monde plein d’illusion s’il le faut. Il aime le monde qu’Alexander lui a tendu sur un plateau d’argent, et il a été sale de lui cracher dessus ainsi, la veille. Son ami ne méritait pas une telle chose. C’est lui qui a été en tord, pas Alexander. Il méritait tout cela. Ce n’était qu’une seule punition pour le remettre dans le droit chemin, dans le bon chemin, Voilà.
Soupirant doucement, berné par ses propres mensonges, Ezra se remet au travail. Doucement, avec une délicatesse qu’il ne se connait pas, comme un doux pardon sur la peau de Spencer, il met un peu de désinfectant sur les brulures de la beauté sauvage. Elle frémit sous son touché, mais il fait mine de ne rien voir, par respect envers elle. Depuis quand? Il ne sait pas. Peut-être depuis qu’il a osé agir comme le pire des lâches, à peine quelque instant plus tôt, en se disant qu’il méritait sa cicatrice, et donc elle, ses coups.
Le travail terminé, il n’attend aucune permission pour redresser le chandail de Spencer. Il se fout de son corps, de ses courbes de femme et de ses seins. Il se fiche de tout ça. Ezra n’y porte jamais vraiment attention, sauf quand Alexander le met en colère. Il aime jouer avec les femmes quand son ami le met à bout, juste pour le faire réagir. Son regard se fige sur tous les bleus qui siègent sur son corps. Il avale de travers, dégouté par un tel traitement. Tant bien que mal, il essaie de ne pas faire le rapprochement envers son cher ami, mais quelque part, une petite voix ne cesse de dire que oui, tout cela vient de lui. A-t-elle été violée, aussi? Il n’ose même pas pensé à une telle question, mais surtout à la réponse.
« On dirait bien que nous avons enfin quelque chose en commun, toi et moi… »
Son regard se lève vers le sien, s’y fige. Il essaie de lire en elle, tout comme elle essaie de faire de même. Pourquoi t’attaches –tu autant à un pareil monstre, Spencer? Et moi, pourquoi je fais une telle chose? Pour l’amour, pour le confort. Pour cette illusion si douce, qui berce ma vie depuis notre rencontre. Voilà pourquoi. Mais ça, jamais je le dirais. Quittant son regard, Ezra passe une main dans ses cheveux, continuant son travail. Puis, ferme la trousse.
« Pourquoi m’a-t-il amené là ? Veut-il que tu me traites comme ses prisonniers hosts ? Veut-il que j’agonise dans une cellule de la pire prison de la Lincoln ? »
Un instant, il reste là, se posant lui-même la question. Pourquoi avec lui? Il ne le sait pas lui-même, malgré les mots qu’Alexander lui a dit. Il a l’impression que son ami à quelque chose derrière la tête, quelque chose qui pourrait leur faire du bien comme du mal, tout dépendant de leur comportement. Il sait, oui il sait, que le destin va changer les choses, considérant ce qui aura lieu entre les murs de cette prison. Et Alexander est le spectateur principal. Il soupire, passe une main dans ses dreads. Le sérieux qui règne dans la pièce lui pèse sur les épaules, et il a juste envie d’aller à la plage, pour se changer un peu les idées. Il a envie de faire un trait sur tout ça, d’oublier, pour une fois, comme un lâche.
« Il a rien dit…sauf une chose. Tu dois…assister aux tortures. Toutes les tortures. »
Il détourne le regard. Même lui, il n’y arrive pas, d’assister aux tortures. Il aurait voulu en rire, autrefois, quand il a accepté le poste. Il rêvait de tout les regarder, et de s’en réjouir. Combien en a-t-il vu? Une seule. Pas au complet. Le début lui a été suffisant. Il a douté longuement, par la suite, mais comme toujours, Ezra a fit mine d’oublier. Il oublie bien, Ezra.
« Tu veux… aller à la plage? L’eau salé fait des miracles sur les plaies. Et puis, il fait beau. »
Mais aussi, Erza est lâche, et il est bon pour oublier. Alors, il oublie quelques séances de torture. Que cela plaise à Alexander ou non.
Spencer Castelli
Sujet: Re: Il ne la connait pas [PV Spencer] Jeu 9 Aoû - 12:45
XX
Spencer se demandait ce qu’il pensait. On aurait dit qu’il s’ennuyait. Elle aurait bien voulu elle aussi, ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas connu le moindre instant de répit depuis l’entrepôt. Ezra ne réalisait pas sa chance, apparemment. S’il se mettait à bailler elle risquait de se remettre en colère par contre. Elle ne savait pas s’il fallait en rire ou en pleurer. Peut-être qu’Alexander l’avait juste déposé là, et confié aux soins du poulpe. Si ça se trouve, il était un psychopathe qui lui jouait le coup du gentil avant de l’écarteler l’heure d’après jusqu'à ce qu’elle en oublie même le nom de Lincoln. Elle avait une imagination débordante aujourd’hui, malgré son mal de crâne. « Il a rien dit…sauf une chose. Tu dois…assister aux tortures. Toutes les tortures. »
Oh. Elle chercha à le regarder, pour voir s’il ne mentait pas un peu. Mais ça ressemblait trop à du Lincoln pour que ce ne soit pas vrai.
« Soit. Je peux supporter de voir des hosts perdre la raison. La question est combien de temps vais-je devoir les regarder ? Il t’a donné une date ? De sortie ? Ezra, putain. »
Elle ne jurait pas souvent, elle détestait ça en fait. Sauf en mission, où injurier les agents ou les bleus était diablement efficace pour obtenir d’eux le maximum et les motiver. Marthe ne l’écoutait même pas. Il fumait sûrement de l’herbe. Il en avait le look et l’attitude. Elle eut le temps d’imaginer quel genre de tortures elle allait devoir assister jusqu’à ce qu’il reporte son attention sur elle. C’était tellement dégradant. D’habitude, lorsqu’elle parlait, on l’écoutait.
« Tu veux… aller à la plage? L’eau salée fait des miracles sur les plaies. Et puis, il fait beau. »
Spencer le dévisagea quelques secondes. Elle attendit qu’il se marre, comme le grand enfant qu’il était. Il allait forcément lui dire qu’il se foutait de sa gueule, qu’elle ne reverrait plus la mer avant des mois, qu’elle n’avait que ce qu’elle méritait. Mais non. Il était… Il était sérieux !
« Bien-sûr oui. Dommage que j’ai oublié mon bikini et ma serviette de plage dans ma chambre à Londres. »
Son sarcasme venait de traverser les murs, et pourtant, tout ce qu’il trouva à faire, c’est d’hausser les épaules, lui proposer une serviette à lui, et d’acheter un maillot en chemin. Elle était paumée. Elle ne pouvait pas imaginer ça. Elle avait cru mourir, elle voulait mourir pour avoir échouée, pour se retrouver en dessous du rang d’agent. Elle avait eu tellement peur en réalisant qu’elle se trouvait à Alcatraz. Peur d’y crever comme la race magique, comme une exilée, dont on tairait le nom, dont on ne se souviendrait jamais. Une proposition d’aller à la plage faisait buguer son cerveau, et d’ailleurs, il lui demanda si elle se sentait mal soudain. Elle leva ses yeux d’aigle sur lui.
La minute d’après, elle fondait en larmes. Elle craquait, devant Marthe, devant son attitude qui ne collait pas avec sa logique. C’était pire que tout. Elle sanglotait sans pouvoir s’arrêter. Elle comprenait qu’elle avait tout enfouie en elle, ses peurs, sa rage, sa tristesse, et que tout se fissurait devant l’homme qui tenait son futur entre ses mains. Et qui ne semblait même pas le savoir. Parce qu’Alexander allait sûrement demander des choses. Elle ne comprenait pas ce qui lui avait prit de l’envoyer là. Les tortures étaient une chose, Ezra une autre, tellement opposé, qu’on aurait dit que lui-même, Alexander, était tiraillé entre deux choix pour elle. La punition et la clémence. Maintenant, si ça faisait partie d’un plan machiavélique, elle tombait en plein dedans, sans pouvoir rien y faire.
« J’ai… J’ai tout perdu et toi… Toi tu me proposes d’aller… à la plage… T'es ta...ré. »
Elle hoquetait, elle n’arrivait plus à se maîtriser, ça la rendait folle. Et puis, elle avait mal au ventre à cause de ses bleus. Elle parvint enfin à lui tourner le dos, et à se recroqueviller sur le sol, les bras autour des genoux. Spencer était en train de s’apitoyer sur son sort, elle en avait conscience. Ce serait la seule fois. Elle s’essuya les yeux et le nez avec des bandages posés là. Elle se racla la gorge peu après, se sentant mieux, ou presque. Ezra se trouvait devant elle, avec un air bien à lui, et des pensées que lui seul pouvait connaître.
« Bon alors… On y va ou quoi ? »
Elle se releva doucement, tenta d’ignorer ses membres tremblants, et osa poser ses mains sur ses hanches en signe d’attente. Elle aussi, elle pouvait se montrer surprenante quand elle voulait.