I feel Alive [PV Adams ♥]

Les jours chez Adams s’étaient succédés sans se ressembler, son pied guérissant bien trop vite à son goût. Au bout d’une semaine, il aurait presque pu ne plus boiter, mais Fred ne le montrait pas. Au contraire, plus les jours filaient, plus il faisait semblant de boiter de plus en plus. En fait, il aurait souhaité boiter pour toujours. Souvent, il croisait le regard d’Adams, lorsqu’il lui refaisait les bandages. Il ne disait rien, comme toujours, mais dans ses yeux, le garçon avait lu qu’il savait que c’était de la comédie. Son ami aurait pu le lui faire remarquer, il aurait pu lui dire qu’il était temps de partir maintenant, que son pied était guéri. Pourtant, il se contentait de lui refaire ses bandages. C’est dans ces moments là qu’il le voyait sourire, un air mystérieux sur le visage.

Depuis ce jour, où il avait répondu à certaines de ses questions, Frederick le voyait un peu autrement. Et surtout, il se disait qu’il avait été plus que stupide d’avoir voulu mettre fin à ses jours pour finalement, si peu. Adams avait perdu sa famille. Est-ce qu’il voulait se suicider pour autant ? Non, à la place il partait en croisade contre la Lincoln. Lui aussi était combattif pourtant. Mais seul, il n’y arrivait pas. Le jeune homme avait réveillé ses instincts de survie, de Gryffondor qui ne lâchait rien. Il avait aussi réveillé d’autres instincts, qu’il avait beaucoup de mal à comprendre du haut de ses 18 ans. Le regarder discrètement dormir faisait maintenant parti de ses passes temps, et il en vint à se demander s’il n’avait pas l’esprit tordu parfois.

Avec Adams, c’était jamais la routine. Un jour, il était dans la cuisine à lui préparer des crêpes, le lendemain, il ne rentrait pas de la nuit, et trop épuisé pour parler, il passait la journée à dormir. Fred évitait de faire trop de commentaires, surtout les premiers jours, car il pouvait à peine marcher. Mais quand était venu le week end, il avait insisté pour sortir lui aussi, ailleurs qu’au restaurant coréen d’à côté pour chercher à manger, ou au kiosque à journaux de la rue d’en face, pour chercher les journaux que Monsieur voulait.

" Je veux venir, Adams, allez, je parlerais pas, je t’assure, je te le jure ! J’ai vraiment besoin d’air et… et je suis sûr que je peux t’être utile. "

Il avait fait la mouche collante pendant une heure, le coréen céda. Enfin. Oh bien sûr, il n’avait pas imaginé faire l’appât. Il avait bien cru que sa dernière heure avait sonné, mais il n’avait plus ressenti une telle décharge d’adrénaline depuis… depuis le motel. Fred se sentait vivant. Pâle, mais vivant.

***

Assis sur sa chaise, dans la cuisine, il regardait Adams préparer le petit déjeuner. Aucun des deux n’avait dit un mot encore. Le café de Fred était froid, mais il n’avait de toute façon pas envie d’en boire. Le coréen le rejoignit, déposant quelques crêpes devant eux. Elles étaient ratées. Cendrillon ne pas réussir des crêpes, c’était inquiétant. Et Fred ne pas se précipiter pour les manger quand même, vorace qu’il était, encore plus. Il leva les yeux sur lui, pensif. C’était évident qu’ils étaient tous les deux tristes, qu’aucun des deux ne voulait ce qui devait se passer aujourd’hui, à savoir le départ de Frederick. Mais aucun des deux n’avait le courage de le dire.

" Oh, je sais ! "

Il se leva, sortit de la cuisine, oubliant de boiter d’ailleurs, et il se précipita au bureau. Il prit la photo, revint avec au risque de se faire disputer. Il n’avait pas encore sorti ce prétexte pour rester un peu plus longtemps avec le jeune homme, et là, c’était le tout pour le tout.

" Je veux aller là. Ou dans celui le plus près. S’il te plaît. Je… je partirais après. "

Il poussa la photo jusque devant les yeux du coréen. On voyait Adams, petit, le visage éclairé par un sourire heureux, tenant la main de sa mère, dans un parc d’attractions.

Il s’était promis deux choses avaient d’entamé son voyage. La première était de gardée tout la vérité sur son voyage et ses connaissances pour lui seul, au risque d’échouer. Il ne souhaitait voir sa famille, leur dire tout ce qui était arrivé et leur apprendre leur mort… Adams était fort, certes, mais pas assez pour voir sa mère en pleure, ou voir l’enfant qu’il avait été autrefois. Donc, aucun contact, rien sur le voyage. La seconde lui avait semblé plus simple, au départ. Aucun attachement. Il était ici pour mener à bien une mission qu’il s’était donné, pour sauver des gens et changer le cours des choses. S’attacher à une quelconque personne n’allait que faire empirer les choses et le ralentir, Adams en était bien conscient. Honnêtement, il s’était cru capable de respecter cette règle. Après tout, Adams n’avait jamais été quelqu’un de bien sociable avec les gens en dehors de sa famille, et il n’avait pas eu grand amis à l’exception de Rafael et Lysander.

Pourtant, il avait lamentablement échoué.

Fred était rentré dans sa vie comme il rentrait dans une pièce ; sans frapper, se mettant à son aise sans demander rien à personne. Au début, il s’était dit que le gamin n’allait rester que quelques jours, mais ceux-ci avaient passé bien trop vite, mais Adams s’était mis à redouter son départ. Il s’était mis à apprécier le fait de cuisiner pour deux, de devoir attendre des heures pour avoir un minimum d’eau chaude pour la douche ou de devoir l’endurer des heures à faire la mouche. Il s’était mis à attendre impatiemment chaque de ses rires et de ses sourires…d’entendre attentivement chacun de ses mots, malgré le fait que Frederick semblait croire le contraire. On lui avait souvent dis que l’amour était une plaie qui s’amusait à apparaitre au mauvais moment pour compliquer les choses, et Adams y croyait bien, maintenant. Il était tombé amoureux.

Ce matin là, l’humeur était au plus bas. La blessure de Frederick était guérite depuis quelques temps déjà, malgré le fait qu’aucun des deux n’en avaient parlé. Adams savait bien que le moment fatidique approchait de plus en plus, et cela lui faisait mal. Plus qu’un coup, que la mort de quelqu’un… il avait l’impression que lentement, la main du malin était en train de serrer son cœur jusqu’à le tuer.

Il déposa avec une nonchalance qui était de plus en plus apparente les crêpes qu’il venait de faire sur la table. Elles étaient moches, dignes des chiens. Adams les aurait jetés à l’ordinaire, mais il n’avait pas à la tête à cela. Sa tête était bien loin depuis quelques temps, et seules les missions pouvaient la faire revenir un moment, pour l’empêcher de penser. Frederick ne se précipita pas sur les crêpes, surement à cause de leur état catastrophique. Leur regard se croisèrent un instant, et contrairement à son habitude, Adams ne cacha aucuns de ses sentiments, sa tristesse bien voyante dans ses yeux.

" Oh, je sais ! "

Un sursaut peu commun le prit à l’entente de sa voix. Une lueur d’espoir bien cachée au fond de ses yeux, il observa son ami quitter la pièce, et chercher quelque chose. Il revint quelques secondes plus tard, un cadre à la main qu’Adams reconnut immédiatement. Il fronça des sourcils quand Fred le déposa devant lui.

" Je veux aller là. Ou dans celui le plus près. S’il te plaît. Je… je partirais après. "

Son regard se fit vague un instant. Il se demanda si Frederick était au courant de quelque chose pour lui faire une telle proposition. S’Il savait à quel point il aimait aller là bas, retrouver l’enfant qu’il était. Pensif, il hocha doucement de la tête, prenant le cadre dans sa main. Il caressa de son pouce le tendre visage souriant de sa mère, le cœur brisé un bref instant …avant de se reprendre. Le coréen soupira doucement, déposant le cadre à revers pour ne pas le voir, et porta son regard sur Fred.

" D’accord. Allons y. Je – il se trouve à deux rues d’ici. "

Il ne dit rien sur le départ dont avait parlé le Weasley. Il n’osait y penser, croyant ne pas avoir la force de le retenir, ou même de continuer son plan après son départ. Il lui semblait qu’il faisait maintenant cela pour lui, pour qu’il reste en vie et qu’il puisse l’avoir à ses côtés à jamais… mais cela était impossible, si Fred partait. Secouant doucement la tête, il quitta la salle à manger, allant chercher une veste et attendre Fred dans l’ascendeur.

Le parc d’attraction les attendait.

*

Il lui semblait que les lieux étaient identiques à ses souvenirs, ce qui était certainement le cas. En vérité, son dernier souvenir dans ses lieux datait de quelques mois seulement, de l’année précédente. Passant une main dans ses cheveux, il avait le regard triste et le cœur lourd quand il pénétra dans le parc d’attraction.

Fred voulait parler, dire n’importe quoi, comme d’habitude, mais à chaque fois qu’il voyait l’air d’Adams, il se mordillait la lèvre et laissait tomber. Pourquoi n’y arrivait-il pas ? Un millier d’émotions lui traversaient le corps et la tête, c’était à n’y rien comprendre. Il avait passé les meilleurs jours de sa vie en la compagnie du jeune homme. Vraiment. Il l’appelait et le reconnaissait comme étant Frederick Weasley, comme s’il était unique au monde. Pas de comparaison, pas d’allusion à son oncle. Avec Adams, il était juste lui, et c’était tellement bon. Une nuit, il avait pleuré discrètement alors qu’il le regardait dormir. Il s’était trouvé stupide de faire ça. D’ailleurs, il ne se rappelait plus pourquoi il pleurait. Il avait voulu chasser ce moment, pour ne pas recommencer avec ses idées noires. Oh il avait bien pensé à refaire une tentative, un jour qu’Adams n’était pas là. Il s’était dit qu’il serait forcé de le garder plus longtemps. Il se mit à rire en y pensant. Il s’arrêta en voyant le jeune homme le regarder.

Ils marchèrent jusqu’au parc d’attraction, et le visage de son ami ne s’éclaira que lorsqu’ils furent devant l’entrée. Fred sembla retrouver le sourire lui aussi, en le voyant tout gamin tout à coup.

" Un peu plus et tu sautillerais sur place ahahahaha ! (il esquiva une tape distraite) Je vais chercher les billets, donne moi de l’argent. "

Bah quoi, c’était pas comme si il bossait dans un motel, lui. Il n’avait pas d’argent sorcier, alors imaginez l’argent moldu ! Il avait tout dépensé avant sa tentative manqué. A nouveau, il rit tout seul en pensant à la corde qui s’était volatilisé. Sacré Cendrillon.

Fred voulait absolument essayer toutes les maisons de l’horreur du parc. Coincé dans leur chariot, il passait son temps à hurler dans les oreilles d’Adams. C’était soi disant une technique pour ne pas s’effrayer lorsque des types déguisés en zombies apparaissaient pour leur faire peur. Il convainquit le jeune homme de l’imiter alors qu’il s’était laissé surprendre par un gars déguisé en momie. Il s’était moqué pendant cinq minutes, jusqu’à ce que lui-même se fasse surprendre par des tarentules en plastiques qui étaient descendus d’un coup du plafond. Alors ils ne firent que crier jusqu’à la fin, les larmes aux yeux de rires autant.

Puis vint les stands de tirs. Fred mit au défi Adams, avant de vivement le regretter. Il avait réussi à gagner le poulpe violet. C’était le lot le plus pourri du stand sûrement. Alors que Bruce Lee, lui… Il aurait pu gagner le stand entier, voir tous les stands. Ils se retrouvèrent avec des peluches géantes, de toute sorte. Les gens s’arrêtaient même pour le regarder, et l’encourager. Il eut l’idée de prendre des paris, il gagna ses premiers dollars de cette manière. Autant profiter de la situation. D’ailleurs, il y avait de très belles jeunes filles dans le coin.

" Hé les filles, ça vous dis de miser ? Je vous fais une offre spéciale, rien que pour vous… Alors ? OH ! MAIS POURQUOI VOUS PARTEZ !!!! "

Pourquoi fallait-il qu’elles fuient ? Il s’était douché pourtant. Il avait même emprunté du parfum à Adams. Ce dernier d’ailleurs, venait de rater sa cible… Comment c’était possible ça ?? Il n’hésita pas à le disputer, lui disant qu’ils venaient tous les deux de perdre des dollars. Résultat, tout le monde se mit à bouder, c’était la fin du spectacle. Fred passa les cinq minutes suivantes dix mètres derrière son ami, visiblement contrarié. Croulant sous les peluches (ils en distribuaient aux enfants qui passaient dans le coin pour se décharger), Frederick au bout d’un moment, proposa une pause. Il avait faim et il avait envie de parler. Il s’excusa, ne sachant pas vraiment de quoi, à part peut-être lui avoir trop crié dessus, puis l’entraîna vers les douces odeurs de nourritures.

" Viens, on prend des bonbons là… et regarde, des barba papas ! Ils en font des bleus ?! Bon, on prends aussi. Mais j’ai bien envie de frites aussi. Qu’est-ce que tu veux toi ? Adams ? "

Fred remarqua qu’il regardait quelque chose. Il jeta un œil dans la direction qu’il observait. La Grand Roue. Il y avait une expression sur son visage, qu’il n’avait jamais vu. Ce manège lui rappelait peut-être un souvenir. Lentement, ses doigts glissèrent vers sa main. Il n’avait pas conscience de ce qu’il faisait, juste qu’il en avait envie, depuis déjà dix bonnes minutes. Le toucher. Se sentir plus proche d’Adams encore. Juste, lui prendre la m…

" Bon alors vous voulez quoi les enfants ??????? "

Frederick sursauta, ramena sa main tout contre lui, avant de rougir. En passant, il foudroya le type du regard.

Chaque instant était unique. Il essayait tant bien que mal de mettre de côté le peu de souvenir qu’il lui restait dans cet endroit avec sa mère pour mieux profiter de ceux avec Fred. Il savait qu’à la fin de cette soirée, tout serait fini… il partirait, et lui, il se contenterait de finir sa mission, de vivre au jour le jour sans trop y penser. Adams savait au fond de lui que cela allait être difficile, car Frederick se trouvait en quelque sorte à être son premier amour…surement le seul. Dire que tout cela n’était arrivé que grâce à un coup de tête qu’il avait eu en le sauvant… la vie faisait bien les choses… ou mal, selon la façon dont on aimait voir les choses.

Il s’était pris dans le plaisir du moment…un certain temps. Il avait apprécié chaque seconde dans les manèges de l’horreur, avait ri à en pleurer quand Fred ne regardait pas… avait eu mille fois envie de lui prendre la main… ou de simplement le regarder dans les yeux. Mais faire une telle chose était mal, et briserait encore plus son cœur à son départ. Alors Adams s’était contenté de le faire rire, de faire son possible pour qu’il se souvienne de cette soirée. Alors quand le gamin avait commencé à faire de stupides paris sur ses tics aux stands, Adams l’avait laissé faire, plus amusé qu’autre chose. Il était fier quand même que Weasley le croit assez fort pour toute avoir les cibles, vraiment…

" Hé les filles, ça vous dis de miser ? Je vous fais une offre spéciale, rien que pour vous… Alors ? OH ! MAIS POURQUOI VOUS PARTEZ !!!! "

Une simple phrase… et il perdit aussitôt toute sa concentration…toute son envie de lui faire plaisir. Une seconde à peine, et pour la première fois de la soirée, il manqua sa cible. Fred le disputa aussitôt, mais Adams n’y portait pas vraiment attention. Son regard était fixé sur les filles que le môme avait essayé de draguer… et une étrange envie de meurtre venait de le prendre au ventre. La jalousie, littéralement. Il se sentait stupide de ressentir une telle chose. Après tout, Fred n’était pas à lui… il n’était même pas gay, d’ailleurs. Le coréen n’avait aucune chance.

Jetant à peine un regard au plus petit, Adams déposa le fusil sur le comptoir du stand et se mit à marcher. Il avait soudainement les pensées bien sombres. Quelques minutes se passèrent alors qu’il marchait seul, Fred trainant surement derrière. Au bout d’un moment, le brun lui agrippa l’épaule, s’excusant et lui disant qu’il était temps de manger. Malgré le fait qu’il n’avait pas vraiment faim, Adams hocha de la tête, le suivant de près.

" Viens, on prend des bonbons là… et regarde, des barba papas ! Ils en font des bleus ?! Bon, on prend aussi. Mais j’ai bien envie de frites aussi. Qu’est-ce que tu veux toi ? Adams ? "

Son regard avait capté une lueur dans le ciel… lueur venant de la grande roue. Son cœur, tout petit dans sa poitrine, devint soudainement gros d’émotion. D’un geste rapide, il essaya les quelques larmes qui avaient osé pointer le bout de leur nez dans ses yeux, et inspira un bon coup. C’était leur attraction préféré à sa mère et lui. Ils y allaient presque tous les jours à cause de lui. Un instant, il crut sentir un bref frottement contre sa main, mais un homme hurlant on-ne-sait-quoi lui fit sortir cette réflexion de la tête.

Foudroyant un instant l’homme du regard, il prit les quelques choses dont Fred avait fait l’énumération quelques minutes plus tôt avant d’agripper le pauvre gamin par le poignet. Marchant à toute vitesse à travers la foule, il alla prendre place dans la file de la grande roue. Son regard capta la grimace de Fred face à son emprise, et relâchant doucement la pression, il fit doucement glisser ses doigts à l’intérieur de sa main, y restant un instant, hésitant à la prendre, avant de la laisser tomber et de prendre une des barbes à papa.

Il pouvait clairement sentir le regard insistant de Fred sur sa personne, et lui fourra sa barbe à papa dans la bouche, il lui dit, un léger sourire sur les lèvres.

" J’y allais toujours avec ma mère, autrefois. Tu veux bien y monter avec moi? "

Il lui adressa un léger sourire, mais un vrai… un de seuls qu’il était encore capable de faire.

Fred, contrarié, mit un temps à réaliser le contact. C’était précisément ce qu’il avait voulu faire avant que l’autre con ouvre sa bouche. Il ne savait pas ce qu’il ressentait, il sentait juste son cœur, cogner soudain à cent à l’heure, son cerveau lui donner des informations qu’il ne parvenait pas à assimiler. Il ne voulait pas espérer que ce soit ça. Adams… il était trop bien pour lui, non ? Et puis, était-il gay ? Lui, l’était-il ? Il n’avait pas le temps de répondre, ni même de tout se demander, tant il était confus, tant il était… bien, sous ce contact dont il avait envie lui aussi.

Lorsque ce bref instant s’évanouit, Frederick savait au moins une chose. Il aurait voulu qu’il laisse sa main, qu’il la lui prenne, et qu’il ne l’enlève plus. A la place, il eut le droit à de la barbe à papa, entière dans la bouche, merci Cendrillon. Ses yeux étaient toujours posés sur lui, comme s’il attendait quelque chose. Comme s’il attendait les réponses à ses questions. C’était toujours le cas avec Adams, toujours plus de questions que de réponses… Alors si en plus vous y mêliez les sentiments !

" J’y allais toujours avec ma mère, autrefois. Tu veux bien y monter avec moi? "

Il cligna des yeux, et il sentit son visage s’empourprer à nouveau. Il ne voulait pas passer pour une fille, mais comment faire autrement devant un tel sourire ? Il prit ce qu’il restait de la barbe à papa dans sa main, et sourit timidement, comme un vrai gamin. De quoi parlait-il déjà ? Ah oui. La Grand Roue. Complètement troublé, Fred Weasley.

" Ou… Oui. Bien-sûr que je veux. "

Il n’avait pas pu le regarder, mais la douceur de sa voix venait de parler pour lui. Du moins, il l’espérait. Inutile de préciser qu’il était vraiment nul en amour. Ou alors… ou alors il n’avait jamais rencontré la bonne personne. Et si c’était lui ? Cendrillon… Il jeta un regard en coin au jeune homme, et leur petit jeu de ‘je te regarde, je tourne la tête’ reprit, comme cette fois là au restaurant du motel. Fred ne tarda pas, encore une fois, à éclater de rire. Il lui tendit un bonbon coloré, et avant qu’Adams ait le temps de lever la main, il l’avait déjà posé sur ses lèvres. Le garçon lui-même avait un peu de mal à croire à son audace, mais il tenta de ne pas se démonter, ni de montrer son gêne. Ses doigts poussèrent le bonbon qui disparut sous les lèvres du jeune homme. Il dû laisser ses doigts une seconde de plus, avant de les ramener à lui. Son ami avait une drôle d’expression, elle lui fit un peu peur en fait. Venait-il de merder, de faire un truc complètement con ? Et s’il avait nouveau halluciné sur les signaux qui n’en étaient pas ??

A l’idée d’avoir pu être ridicule devant Adams, il devint nerveux et il ne tarda pas à trépigner sur place devant la file qui n’avançait pas bien vite. La roue s’arrêtait souvent. Le matériel moldu quoi, fallait pas s’étonner. Finalement, ils prirent place, et le type chargé de surveillé l’attraction regarda d’un mauvais œil les deux peluches géantes qu’ils trimballaient. Fred analysa rapidement la situation, et il se dit que le mieux pour eux deux, se serait de s’asseoir dessus. Il voyait bien qu’il avait envie de les empêcher, mais il n’avait pas le temps de râler qu’ils étaient déjà assis. Une petite fille se mit à rire en les voyants, et le fait qu’elle dise qu’ils étaient mignons suffit à convaincre le gars de les laisser y aller.

" T’as entendu, elle a dit que j’étais mignon ! (il donna plusieurs coups de coudes à Adams, et passa les premières secondes de la monté de la roue à saluer la gamine de la main) Reviens me voir quand tu seras plus grande surtout ! "

Mais n’entendant pas le rire attendu, il s’interrompit et tourna la tête vers son ami. On aurait dit qu’il était au bord des larmes, c’était plutôt inquiétant. Pensait-il à la même chose que lui ? Ou bien était-ce un souvenir… avec sa mère. Oui ça devait être ça. Adams ne pleurerait sûrement pas pour son départ. Il avait pensé, mais il se trompait. Non ? Pourquoi alors il était de plus en plus persuadé du contraire ? Fred ne voulait pas y croire, voilà tout.

La roue se bloqua alors qu’ils étaient en haut. Fred poussa une oreille de lapin géant qui l’empêchait de voir complètement le jeune homme. Sa main se suspendit dans les airs, à quelques centimètres des sombres cheveux d’Adams. Il avait tellement envie de lui dire qu’il ne partait pas, qu’il n’en avait pas envie, et qu’il serait là pour lui, s’il avait besoin. Comment trouver le courage…

" Je voulais te dire… Adams… que… que… Y en a marre de ce sofa !! Ce soir, je dors avec toi ou alors... ou alors rien. "

Il croisa les bras, le cœur battant. Il fit mine de bouder en attendant la réponse, tournant la tête de l’autre côté, vers le soleil qui lentement, déclinait au loin.

Adams ne savait pas où il parvenait à trouver la force de ne pas toucher au plus petit. Il était là devant lui, venant de parler d’une voix si rare à sa bouche, mais qui gonflait si gros son cœur, et les joues d’un rouge tout à fait attendrissant. Savoir que le gamin n’avait jamais été touché par qui que se soit, même des lèvres, le rendait fous. Comment les gens pouvaient-ils être assez stupides pour ne pas s’intéresser à une personne aussi extraordinaire que lui? D’un certain sens, il voyait là sa chance de l’attirer près de lui, de ne l’avoir que pour lui seul…oser imaginer qu’une autre personne aurait pu mettre ses mains sur lui le rendait fou. Frederick le rendait fou.

Le regard de Fred se tourna vers lui, et ne souhaitant l’affronter car il avait peur que le petit se trouve enfin malin et y voit ses sentiments, Adams détourna le regard pour observer la grande roue. Le Weasley sembla se rendre compte du manège, car il se mit de nouveau à rigoler tout seul, et Adams sentit son cœur se gonfler à nouveau de tout plein de sentiment. Comment une personne pouvait-elle lui faire sentir tant de chose? Il détestait cela, savoir que son cœur, si fragile, était entre les mains d’une personne qui n’en était même pas au courant. Frederick lui tendit alors un bonbon, et si Adams comptait bien le manger par lui-même, l’ancien suicidaire lui mit par lui-même au bord des lèvres. Un frisson le parcourut en sentant les doigts de l’autre contre sa peau, et essayant de se contrôler le plus vite, il prit le bonbon dans sa bouche, ignorant le plus possible le doigt tentateur… Frederick n’imaginait même pas tout ce qu’il désirait faire à ses doigts.

Bien rapidement, vu qu’il était perdu dans ses pensées, se fut leur tour de monter dans le manège de son enfance. Aussitôt, son cœur devint de nouveau tout petit dans sa poitrine et il ferma les yeux un instant, avant de prendre place. À côté de lui, Frederick se battit un instant avec les toutous sous le regard mécontent de l’employer, et le Chung lui lança un regard noir qui le fit arrêter. Au même moment, une gamine hurla quelque chose. Il n’y prêta pas attention.

" T’as entendu, elle a dit que j’étais mignon ! (il donna plusieurs coups de coudes à Adams, et passa les premières secondes de la monté de la roue à saluer la gamine de la main) Reviens me voir quand tu seras plus grande surtout ! "

Il ne savait d’où cela lui était venu, mais une vague de tristesse et de larmes l’avaient pris. Les paroles répétitives de Frederick face aux femmes, la mort de sa famille qu’il n’avait jamais pu pleurer car il devait être le plus fort…et ce manège. Il lui était souvent arrivé d’avoir les larmes aux yeux, mais jamais à un tel point. Jamais autant. Savoir que Frederick était si près de lui, et qu’il était pourtant si loin, ça faisait mal. Dire qu’il partait ce soir…

" Je voulais te dire… Adams… que… que… Y en a marre de ce sofa !! Ce soir, je dors avec toi ou alors... ou alors rien. "

Sortant de ses pensées sombres, Adams tourna son regard emboués de larmes vers le plus jeune. Avait-il dit ce qu’il avait entendu? Ce n’était pas qu’un tour joué par ses pensées, juste pour lui faire plaisir? Le regard vague, il remarqua que la roue s’était stoppée et que l’air s’était refroidi. Frederick tremblait d’ailleurs. Le gamin avait la tête tournée vers l’horizon, boudant. Adams sentit son cœur devenir douloureux face à une telle vision. Il l’aimait. Il l’aimait tant. Son père lui avait parlé un jour de l’amour qu’il éprouvait pour sa mère, et tout petit, il n’avait rien compris. C’était différent maintenant. Il comprenait chaque mots, chaque soupirs…chaque sourire.

Tendant une main quasi-tremblante vers le gamin, il lui effleura la joue d’une caresse légère. L’autre retourna aussitôt sa tête vers lui, et comme brulé, Adams ramena sa main contre lui. Pourtant, son regard resta fixé dans le sien, cherchant un peu de courage pour oser prononcer les mots qu’il avait en tête.

" Ce soir…toute les nuits… toujours. Avec joie. "

Embarrassé, il se racla la gorge un instant, le regard distant. Mais bien vite, il n’eut la force de détourner les yeux plus longtemps, et captant le regard du plus jeune ainsi que ses joues rougissantes, il ne put s’empêcher à se pencher vers lui, poussant l’oreille de lapin, et déposa un baiser sur ses lèvres. Il ne savait pas ce qu’il lui avait pris, mais malgré la colère que cela pouvait bien engendrer chez l’autre, il ne pourrait fuir et il aurait certainement le temps de s’expliquer avant qu’ils n’arrivent au sol.

" Ce soir…toute les nuits… toujours. Avec joie. "

Il ne pouvait y croire, et pourtant, il allait rester auprès de sa cendrillon. Par peur de l'avoir imaginé, il fixait toujours le lointain, pétrifié. Il pouvait toujours encore sentir son toucher sur sa joue, c'était comme imprimé pour toujours. Fred sentit le mouvement d'Adams vers lui, et il tourna la tête, rougissant bien vite en comprenant ce qui allait se passer ensuite. Le garçon n'avait aucune idée de ce que ça faisait, embrasser. Le fait qu'Adams soit un homme, il l'avait complètement oublié, et d'ailleurs, quelle différence ressentait-on entre les lèvres d'un homme et d'une femme? Oh il ne pouvait pas comparer, d'accord (sa cousine lucy ça ne comptait pas, et puis ils avaient 10 ans dans ses souvenirs), mais biologiquement parlant, il y en avait pas. Il ferma les yeux en retard, tenta d'enregistrer les sensations que ça lui procurait, conscient que c'était un moment très important de sa vie, et qu'en plus c'était Adams qui avait la joie de goûter le premier à ses lèvres.

Frederick ne s'écarta pas le premier, mais c'est l'impression qu'il eut, comme si au fond, c'était trop beau pour être vrai. Les yeux maintenant grand ouverts, il vit son ami à côté de lui, coincé par le lapin géant et ses oreilles, tourner finalement la tête de l'autre côté, comme s'il venait de faire la chose la plus naturelle du monde. Fred, pour une fois, ne trouvait rien à dire, et ce silence devait sûrement l'inquiéter. La roue fonctionnait nouveau depuis une minute quand il le réalisa.

" P'tin mais Adams!! Tu... tu te rends compte de ce que t'as fais!! J... je suis pas préparé à... à ce genre de... truc !! Tu... T'as perdu la tête, c'est ce que t'as bu avant, je savais que ça avait l'air louche. P'tin mais... oh ça y est je me sens mal, oh ça y est je... Tu m'as fais quelque chose, Adaaaaaams, je veux descendre, espèce de troll, pourquoi tu... POURQUOI JE SUIS COMME CA!!! Je comprends pas, je comprends pas, je déteste ça, Adams j'crois j'angoisse, j'crois je ressens des trucs pour la première fois, que... que... P'tin, je suis amoureux... Je suis amoureux de toi..."

Le visage caché dans les mains, secouant la tête comme si c'était la chose la plus grave de la planète, Fred était en fait on ne peut plus heureux. Il n'arrivait juste pas à maîtriser la situation, et lorsqu'il ne comprenait pas un truc, hormis le fait que ça l'énervait, il s'angoissait et parlait encore plus que d'habitude. Les émotions, bonnes ou mauvaises, étaient un déclencheur tellement puissant chez lui... Il vit alors qu'ils étaient arrivés en bas, et que le type qui gérait la Grand roue, ainsi que tous les gens à ses côtés, le regardait soit d'un air surpris, soit d'un air amusé. Ils avaient tout entendu. Fred se dépatouilla de la barre de sécurité, conscient d'être au centre de l'attention, l'énervant encore plus, car il ne l'avait pas demandé, et qu'en plus il ridiculisait Adams aussi, du coup. Sa magie s'emballa, et l'air vibra autour d'eux, deux trois ampoules claquèrent, détournant l'attention, et il en profita pour s'enfuir.

Il était pire que chamboulé, il avait envie de rire et de pleurer à la fois, il ne pouvait pas tolérer qu'Adams le voit comme ça. C'était ça être amoureux?? C'était carrément flippant!! Adams... que devait-il penser maintenant! Et en plus, il l'avait laissé au milieu de la foule de la Grande Roue. Non vraiment, il commençait très mal en tant que petit ami. Aussitôt, le terme de petit ami lui fit cogner le cœur à très grande vitesse, et de dépit il cogna dans une poubelle. Une fois calmé, il analysa le plus calmement possible la situation. Oui il aimait son ami. Oui, il voulait qu'il l'embrasse encore. Il devait le retrouver, tout de suite. Il passa de longues minutes à parcourir le parc, la boule au ventre. Et si Adams était parti? Et s'il ne le revoyait plus, à cause de tout ça? Alors qu'il commençait à désespérer, les larmes aux yeux, il le vit enfin.

Assis sur un banc, avec de chaque côté, le lapin et l'ours géant qu'il avait remporté au tir. L'image était tellement belle, avec ce soleil qui allait disparaître d'un instant à l'autre, qu'il n'hésita pas une seule seconde en voyant l'homme avec son appareil photo polaroïd. Après négociation, il eu le droit à une photo. Tremblant, il prit Adams de dos, une dizaine de mètre plus loin, entouré des deux peluches qui n'étaient que deux ombres sur la photo. Ensuite, il s'approcha lentement de lui, en même temps que la photo se révélait sur la papier. D'instinct, il enserra le jeune homme de ses deux bras. Il plaça un baiser timide sur sa joue, et se contenta de lui souffler dans l'oreille quelques instants avant d'oser dire quelque chose.

" J'ai eu peur. Je suis un idiot... Je suis désolé. "

Le baiser fut de courte duré. Après tout, Frederick lui avait parlé des milliers de fois de son inexpérience, et il n’avait pas envie de le pousser plus loin qu’il ne pouvait aller. Pourtant, Adams avait bien les hormones en ébullitions. Il avait envie de le toucher partout, de le mordre, de le licher…de le faire sien. Pour se calmer à la fin du baiser, il détourna le regard vers l’horizon, essayant de calmer les battements de son cœur…et autre chose. Un bref instant de silence prit place, jusqu’à temps que Fred se décide à prendre la parole, bien évidemment.

" P'tin mais Adams!! Tu... tu te rends compte de ce que t'as fais!! J... je suis pas préparé à... à ce genre de... truc !! Tu... T'as perdu la tête, c'est ce que t'as bu avant, je savais que ça avait l'air louche. P'tin mais... oh ça y est je me sens mal, oh ça y est je... Tu m'as fais quelque chose, Adaaaaaams, je veux descendre, espèce de troll, pourquoi tu... POURQUOI JE SUIS COMME CA!!! Je comprends pas, je comprends pas, je déteste ça, Adams j'crois j'angoisse, j'crois je ressens des trucs pour la première fois, que... que... P'tin, je suis amoureux... Je suis amoureux de toi..."

Adams n’avait pas eu autant envie de rire depuis très longtemps. En faite, il avait envie de pleins de chose. De prendre Fred dans ses bras, de l’embrasser de nouveau pour qu’il se taise, de rire…de pleurer…de tous, n’importe quoi avec lui. Tant que c’était avec lui, il en avait envie. Il savait bien que Fred était du genre angoisser ou qui en faisait trop, mais jamais il n’aurait cru qu’une simple baiser aurait pu le faire agir ainsi. Déjà à la fin du manège, il voulut le calmer et déposa une main sur son épaule pour lui dire de descendre, mais Fred releva la tête d’un coup, et se détachant, il sortit du manège d’un bond. Surpris, Adams le regarda filer, pris avec les peluches. Et merde.

Il voulut bien le suivre, mais des ampoules sautèrent exactement au même instant, tombant sur l’une de ses peluches…enfin, celle de Fred, plutôt. Merde, il était maintenant pris avec ces deux conneries. Le salaud. Avoir su, il lui aurait collé les toutous dans les bras avant de l’embrasser, juste au cas.
Passant une main dans ses cheveux, il le chercha un instant du regard…mais bon, le Weasley courait plutôt vite, et Adams n’avait pas vraiment la tête à ça… Dire qu’il avait cru qu’il ne pouvait pas fuir, il venait de se faire avoir. Soupirant doucement, il chassa les noirs pensées qui commençaient à lui envahir la tête, et se laissa tomber sur le premier banc qu’il trouva. Le regard vague, il observa les gens se promenaient mains dans la main, et se traita d’idiot d’avoir naïvement cru être comme eux, pendant un instant. Weasley ne partageait pas ses sentiments, malheureusement. Il soupira de nouveau.

Soudain, des bras l’enserrèrent. Il se doutait bien à qui ils appartenaient, et pourtant, il doutait. Une photo de lui pendait de l’une des mains, et aussitôt, elle capta son regard. Elle venait tout juste d’être prise, et cela lui réchauffa le cœur. Un baiser d’enfant vint de déposer sur sa joue, lui retirant un frisson, et un souffle chaud vint se placer tout près de son oreille. Fermant les yeux, il essaya de profiter du moment, et surtout, de ne rien dire de déplacer. Mon dieu, il l’embrasserait tellement…

" J'ai eu peur. Je suis un idiot... Je suis désolé. "

Adams eut un léger sourire. Prenant la main de Fred dans la sienne, il la porta à ses lèvres pour y déposer un léger baiser, avant de tourner la tête vers lui, pour le voir. Le regard de Fred fut fuyant sur le coup, mais quand le coréen toucha son visage du bout de ses doigts, il osa enfin le regarder dans les yeux. Adams ne put s’empêcher de lui sourire.

« J’t’en veux pas, idiot. C’est normal, la première fois. »

Il caressa doucement sa joue, dévorant du regard son visage si attendrissant et ses yeux si expressif. Maintenant, Fred était l’une de ses principales raisons pour agir de la sorte. Pour se battre contre la Lincoln. Sa famille était toujours une raison, mais il voulait vivre dans un monde en paix et sécuritaire avec lui.

« J’peux t’embrasser sans que tu fuis, maintenant? »

Il fixa son regard dans le sien, attendant sagement sa réponse. C’était à Fred de décider. Pourtant, sa sage décision ne dura pas longtemps. Les lèvres de Fred semblaient l’appeler, et le Weasley sembla de nouveau figer. Rigolant légèrement, Adams l’agrippa par le col de son chandail avant de lui voler un baiser, puis il se redressa. Fred était rouge comme une tomate, et amusé, Adams lui fourra une des peluches dans les bras avant de lui prendre la main, et de le trainer vers un manège. Un bien calme, d’ailleurs. Le tunnel des amoureux.

Coincé dans le petit chariot du manège, Fred, agrippé à la barre, n'avait pourtant pas de quoi avoir peur. L'engin devait rouler à 10 à l'heure et encore c'était la vitesse de pointe. Pourtant, il était crispé, tendu comme rarement encore. C'était con, il aurait dû profiter du moment. Mais Adams, qui semblait si décontracté à côté de lui, ça lui donnait l'impression de devoir faire le contraire, tant la situation lui échappait... Il ferma les yeux, s'imagina que rien de tout ça n'était arrivé, pour ralentir les battements de son cœur, si puissant lorsque son ami était dans les parages. Il sentit une main se poser sur la sienne, chaude, douce. Il expira lentement et rouvrit les yeux, pour rencontrer les siens. Ses yeux sombres et brillants. Il semblait inquiet pour lui.

" T'inquiètes. Je lutte juste pour pas faire de crise cardiaque. La routine. "

Frederick sourit franchement, et tourna de nouveau la tête pour observer le passage sur l'eau qu'empruntait leur chariot. Si c'était pas romantique! Il y avait même des canards pour leur faire coucou. Dans le chariot devant eux, on pouvait voir un couple se dévorer la bouche littéralement. Derrière eux, ils étaient plus sages. Faut dire, ils devaient avoir autour de 70 ans, encore heureux que... Fred fit la grimace en les voyant s'embrasser eux aussi, mais pas des petites papouilles toute mignonne non, il avait vu leurs langues. Par Merlin.

Il se retourna bien vite pour regarder de nouveau Adams. Il se sentait redevenir normal, c'était un vrai soulagement.

" Dis... tu me trouves attirant? Du genre, à faire des... trucs? "

Fred avait un tel manque de confiance en lui. C'était peut-être ça le fond du problème. Dans ses méthodes de drague et tout le reste. Il partait déjà perdant, et d'une manière ou d'une autre, il le montrait aux gens. D'où ses échec récurrents, et son incapacité à montrer à sa famille qui il était vraiment. Cendrillon avait vraiment été le tout premier avec qui il n'avait pas eu peur de révéler sa vraie nature. Normal que l'idée même de le quitter une fois guéri lui avait torturé l'esprit des jours. Prit d'une soudaine envie de prendre les initiatives, il se pencha et l'embrassa doucement. Puis, encore une fois. En fait, il aurait pu l'embrasser pendant des heures et des heures si l'attraction ne venait pas de toucher à sa fin. Il pouvait enfin savourer sans flipper et c'était génial. Frederick tenta d'ignorer les regards sur eux. D'habitude, il se fichait des autres, mais vraiment. Mais il n'était pas tout seul. Adams s'en souciait peut-être lui. Et le mettre dans l'embarras (encore), c'était la dernière chose qu'il voulait. Pourtant le fait qu'il retienne sa main alors que lui commençait à se dégager suffit pour lui faire comprendre qu'il n'en avait rien à faire. Ses doigts retrouvèrent bien vite les siens, et ils continuèrent de se balader parmi les attractions, plongés dans le crépuscule et les lumières qui s'allumaient peu à peu.

Traînant toujours leurs deux peluches, Fred se sentit retomber en enfance lorsqu'ils arrivèrent devant la façade du 'palais des glaces et des milles et un pièges. Vous n'en ressortirez pas indemne!'. Il se mit vivement à tirer Adams à sa suite pour entrer dans la grande maison colorée.

" Mon père m'en avait confectionné une en miniature pour mes 7 ans! Roxanne l'avait cassé ensuite, je te raconte pas la colère que j'ai fais... Oh et puis avec les peluches, c'est sûr on va se casser la figure! T'imagines pas que tu vas y échapper. D'ailleurs, le premier qui en ressort peut faire ce qu'il veut à l'autre. Crois moi, ce ne sera pas toi mon beau. Hé regarde derrière!!! "

Tricher oui c'était petit, mais bon, Adams pouvait bien lui laisser un peu d'avance. Fred entra en courant dans l'attraction, se heurtant aux escaliers inégaux. Il était heureux. Il était amoureux. La vie était si belle...

Il adorait Frederick. La manière dont il pouvait être crispé un instant, si surprenant dans ses mots le suivant, puis si entreprenant la seconde suivante. Adams l’adorait. Il ne connaissait personne aussi particulier que lui, et savoir qu’il n’était qu’à lui, qu’il serait dans son lit, dans ses bras à tous les matins lui faisait toute chose. Il ne savait plus où donner de la tête, en fait. Frederick était si différent des autres personnes qu’il avait fréquenté. Avec les autres, il n’y avait ni sentiments, ni quoique se soit du genre. Là était la différence. Maintenant, Adams avait peur de le perdre, maintenant qu’il lui était si près. À cette pensée, il déposa une main sur la sienne, ce qui eut pour effet de calmer le plus jeune. Fred lui dit quelque chose, et Adams se contenta de lui répondre que par un simple sourire, le cœur tout léger. Depuis combien de temps ne s’était pas senti ainsi? Des années surement… il ne savait plus. Son cœur lui était si lourd depuis tant de temps…depuis le début du massacre…depuis la mort des siens.

" Dis... tu me trouves attirant? Du genre, à faire des... trucs? "

Surpris, Adams tourna les yeux vers son petit ami. Il était là, le regard détouré, les joues rougissantes. Adorable.

« Mais qu’est-ce que tu dis là… j’en rêve tout les nuits, idiot. Attirant, c’est même très faible comme mot. »

Et c’était la vérité. Frederick était bien plus qu’attirant. Il était merveilleux… délicieux…adorable… bandant, même. Combien de fois avait-il du se contrôler pour ne pas avoir une érection alors qu’ils étaient en train de se chamailler, ou tout simplement quand Frederick sortait de la douche. Ses pensées furent stoppées par des lèvres douces et chaudes contre les siennes. Un contact tout à fait innocent, mais qui voulait dire beaucoup prévenant de quelqu’un comme le Weasley. Un second baiser suivit le premier, et si Adams eut envie de l’approfondir, cela ne fut pas possible. Le manège arrivait à sa fin et Fred coupa court à leur échange.

Quand l’adolescent quitta le manège, sa main glissa de la sienne. Adams n’attendit pas un instant pour le suivre et ainsi reprendre sa main, chose qui sembla aussitôt calmer l’agitation qui avait commencé à envahir Fred. Un regard complice et rempli d’amour fut échanger et ils se mirent à marcher entre les manèges, pour finalement tomber sur un qui semblait vivement intéressé Fred.

" Mon père m'en avait confectionné une en miniature pour mes 7 ans! Roxanne l'avait cassé ensuite, je te raconte pas la colère que j'ai fais... Oh et puis avec les peluches, c'est sûr on va se casser la figure! T'imagines pas que tu vas y échapper. D'ailleurs, le premier qui en ressort peut faire ce qu'il veut à l'autre. Crois moi, ce ne sera pas toi mon beau. Hé regarde derrière!!! "

Adams leva les yeux au ciel. C’était à peine s’il avait suivi les paroles de son petit ami tant il avait parlé rapidement. Tout ce qu’il avait réussi à comprendre, c’était surement le plus important. ‘’ D'ailleurs, le premier qui en ressort peut faire ce qu'il veut à l'autre. ‘’ Il ne savait pas vraiment si Fred avait pensé louche en disant ses mots, mais Adams comptait bien gagner. Courant derrière son petit ami, il rentra à son tour dans le palais des miroirs. À peine fut-il rentré que les reflets le frappèrent de pleins fouet, et aussitôt, ses instincts prirent le dessus. Adams avait beau ne pas être un vampire, il avait été élevé comme, et en lui sommeillait un chasseur bien puissant. Les yeux plissés, le corps tendu, il avançait lentement, près à capturer son petit ami dans n’importe quel coin de ce foutu palais

Frederick était tapi dans l’ombre, observant Adams, l’homme qui avait changé sa vie. Qui d’abord, la lui avait sauvée, ce jour là, au motel. Il avait une dette marqué au fer rouge envers lui, mais pas seulement. L’amour s’en était mêlé, contre toute attente. Il n’estimait pas encore le mériter. Qu’avait-il de spécial ? Personne ne lui avait jamais fait ressentir qu’il était un garçon dont on pouvait tomber amoureux. Personne à part Adams. Il s’enfuit soudain en réalisant qu’il se rapprochait. Il n’y avait personne d’autre, ils étaient seuls, face à leurs multiples reflets. Il se posta face à un miroir et aussitôt il apparut dans toute la salle. Il vit le jeune homme s’arrêter et le regarder, essayant de distinguer le bon miroir pour le retrouver. Il sourit et lui fit une grimace. Hors de question que ce soit si facile.

« Dis… J’aimerais que tu me promettes quelque chose. »

Fred courut en direction de la salle suivante. Des rouleaux différents, de toutes les tailles, les attendait. Il éclata de rire en s’étalant dans le second rouleau. Il se releva bien vite en apercevant Adams le suivre de près. Même s’il avait dû faire le dernier à quatre pattes, il était toujours devant lui, à espérer arriver le premier, histoire de lui montrer qu’il n’était pas qu’un boulet. Il avait vu qu’il était intrigué par sa demande. Fred le laissa y réfléchir une minute de plus, avant de se prendre les pieds dans un filet, qui le fit jurer plusieurs fois, le cœur battant. Le coréen n’était jamais bien loin.

« Le jour où tu ne m’aimeras plus… Le jour où t’auras trouvé quelqu’un de meilleur que moi… tu sais, plus sexy, pas plus drôle c’est impossible… Le jour où tu m’en voudras parce que j’aurais fais quelque chose… »

Il laissa sa phrase en suspend, décrocha son pied du filet en riant, avant d’entrer dans une salle complètement plongée dans le noir. Il se cogna plusieurs fois, conscient qu’il n’allait pas tarder à être rattrapé. Le stress de se voir mit en échec lui faisait faire n’importe quoi. Il se cala contre ce qu’il pensait être un mur, et tenta de calmer sa respiration. Il sentit un frisson le parcourir alors qu’un souffle lui chatouilla la nuque. Adams devait être juste à côté de lui. Il tourna la tête, tenta de le distinguer mais c’était peine perdue. Il rit nerveusement, il lui faisait un peu peur, mais hors de question de le dire. Peur qui s’envola aussitôt sous le contact de ses lèvres chaudes, au coin de sa bouche. Son T-shirt se vit tiré vers son ami… non, son amant.

Frederick n’hésitait plus à répondre à ses baisers, tellement qu’il en avait presque oublié ce qu’il voulait dire. Le désir était un sentiment puissant, et troublant. Lui qui réfléchissait tout le temps pour tout et rien, il était troublé par le fait de laisser son corps faire tout le travail, et réagir aux pulsions qui le parcourait. Réagir à celles de l’autre, qui le faisait presque trembler. Il crut l’entendre lui demander ce qu’il voulait lui promettre, mais ça c’était perdu entre ses caresses et ses baisers.

« J’ai… oublié. »

Il n’avait pas oublié. Mais il lui dirait plus tard, il avait mieux à faire. Mais en sentant la main se diriger sous sa ceinture, ses réflexes de puceau ridicule prirent le dessus. Il se mit à courir, échappant à l’emprise d’Adams. Il déboucha sur la dernière salle du palais, il y avait des obstacles partout, des choses gluantes et répugnantes, des trucs qui tournaient dans n’importe quel sens, des marches d’escaliers inégales… Fred avait toujours envie de gagner. Fred ne voulait pas que le coréen le laisse tomber s’il obtenait tout de suite ce qu’il voulait. Il ne pouvait pas s’empêcher d’y penser. Il était plus âgé que lui, il avait de l’expérience, lui aucune, et malgré ce qu’il disait, il avait toujours cette peur que tout s’effondre au matin, que… qu’il n’ait été l’objet que d’une habile manipulation, même si c’était complètement dingue d’imaginer pareille chose.

Il murmura pour lui-même :

« Je dois gagner… pour décider des règles du jeu qui nous attends. »

Adams apparut enfin alors que Frederick se battait avec des choses non identifiés. Peut-être lui en voulait-il d’être parti, peut-être le trouvait-il stupide d’avoir peur de ses caresses.